La métacognition est la représentation qu’a une personne sur ses connaissances et la façon dont elle peut les construire et les utiliser. De manière plus élaborée, on peut dire que la métacognition consiste à avoir une activité mentale sur ses propres processus mentaux.
Dans son livre Les devoirs à la maison, Frédéric Plesslet écrit que l’observation des détails pertinents et la mise en place de questions judicieuses peuvent aider un enfant ou un adolescent à développer leur métacognition.
Frédéric Plesslet propose quelques questions utiles pour aider les enfants efficacement lors des devoirs à la maison :
Face à un enfant qui a mal compris une consigne
Plutôt que de dire “Lis la consigne” (voire “Tu n’as pas lu la consigne), engager la réflexion sur l’identification des éléments clés : “Comment vas-tu repérer ce qui est important dans cette consigne ?” (cela peut être des mots en gras, des verbes d’action, des données chiffrées…).
Face à un enfant qui a réussi à maintenir sa concentration malgré des distractions
Plutôt que dire “C’est bien”, engager la réflexion sur la stratégie employée : “J’ai vu que tu as réussi à rester concentré alors qu’il y avait du bruit. Raconte moi ce que tu t’es dit dans ta tête pour y arriver et comment tu t’y es pris.”
Face à un enfant qui se précipite et oublie une partie des consignes
Plutôt que dire “Tu vas trop vite !”, engager la réflexion sur une démarche de contrôle en fin de tâche : “Si tu penses avoir fini, comment peux-tu vérifier que tu as bien respecté toutes les étapes ?
Face à un enfant qui bafouille ou a un trou de mémoire
Plutôt que dire “Mais si, tu sais pourtant !”, engager la réflexion sur ce qui se passe dans la tête de l’enfant et les indices qu’il peut utiliser pour remobiliser l’information : “Raconte moi ce que tu vois ou entends dans ta tête. Comment faire pour que tu te rappelles à coup sûr ce paragraphe/ cette information ?” (les stratégies peuvent être de plusieurs ordres : créer un palais de la mémoire, dessiner, mettre des codes couleurs, imaginer un film ou transformer la leçon en image mentale, créer des acronymes, faire une carte mentale…).
Frédéric Plesslet insiste sur l’importance de la métacognition chez les enfants parce que c’est une posture que les “bons” élèves adoptent automatiquement. Par son discours intérieur (ce qui se passe dans sa tête : mots vus écrits, paroles prononcées, images, film) et son attitude réflexive, l’élève qui réussit sait mobiliser son attention sur la lecture complète d’une consigne sans se précipiter et se pose naturellement des questions pour en décrypter les mots clés. Il planifie une stratégie en fonction de ces éléments pour répondre à la consigne dans le temps donné. Enfin, avant de passer à autre chose, il vérifie la validité de sa réponse par rapport aux attendus de départ. Cette attitude enclenche un cercle vertueux de réussite et renforce la confiance et l’estime de soi.
Les réflexes métacognitifs peuvent être développés à toute occasion à partir du moment où les enfants ou adolescents prennent le temps de réfléchir en termes de stratégies, de tester l’efficacité de leurs stratégies et d’enrichir leur “boîte à outils” pour apprendre. Au départ, cette posture sera encouragée par des questionnements de l’adulte puis le jeune mettra progressivement en place un auto questionnement automatique.
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Source : Les devoirs à la maison de Frédéric Plesslet (éditions Hatier)
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