Carol Dweck est psychologue, spécialisée dans les questions de motivation chez les enfants. Elle propose une manière d’encourager les enfants qui abandonnent face aux difficultés fondée sur l’état d’esprit en développement.
Pour elle, le plus important est d’insister sur la notion de « pas encore » : une notion qui n’est pas encore acquise signifie que l’enfant est encore en train d’apprendre, qu’il est sur le chemin. Carol Dweck appelle cela le « pouvoir du bientôt« .
2 réactions possibles des enfants face aux défis et aux difficultés
1. « J’adore les défis » : un état d’esprit en expansion
Les enfants qui se réjouissent face à l’idée de relever des défis savent que leurs capacités peuvent être développées et que leur intelligence n’est pas figée. Ils ont un « état d’esprit en expansion », ils sont orientés vers le « bientôt ».Ces enfants vont s’impliquer dans les problèmes qui se présentent à eux : ils vont traiter les erreurs, apprendre à partir de celles-ci et les corriger.
2. « C’est une catastrophe, je ne vais jamais y arriver » : la tyrannie du maintenant
Les enfants qui paniquent devant les défis et les difficultés ont une perspective figée de l’intelligence. Ils sont pris au piège de la tyrannie du maintenant.Face aux difficultés, ces enfants vont fuir : ils vont soit tricher (plutôt que réviser plus ou différemment) ou alors chercher quelqu’un de moins bon qu’eux (pour se rassurer sur leur propre valeur).
Les enfants pris au piège dans la tyrannie du maintenant ne vont pas même pas chercher à se confronter à l’erreur. Des scanners de leur cerveau ont montré que l’activité cérébrale est nulle face à un problème qui leur semble inatteignable.
Les conséquences négatives des systèmes d’éducation actuels : compétition et récompenses étouffent la motivation des enfants
Carol Dweck craint que nous soyons en train de fabriquer des enfants obsédés par les bonnes notes, qui ne rêvent plus de grandes choses, dont les rêves ont été fauchés par l’exigence de la meilleure note possible.Le risque est que les enfants gardent en eux ce besoin de validation constant tout au long de leur vie.
Nous avons élevé une génération de jeunes travailleurs qui ne peut survivre à une journée de travail sans trophée, affirme la psychologue !
6 manières d’aider les enfants qui se découragent face aux difficultés
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1. Complimenter avec sagesse
– les efforts
– l’implication
– la concentration
– la persévérance
– les progrès
« Ta réussite est la consécration de tous tes efforts », « C’est
l’aboutissement d’heures et d’heures de travail », « Tu as gagné 3
points par-rapport au dernier contrôle », « C’était difficile et tu as
continué malgré tout », « Tu as donné le meilleur de toi-même et tu vas
continuer de progresser »…– l’implication
– la concentration
– la persévérance
– les progrès
>>> 30 propositions pour encourager efficacement les enfants :
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2. Porter l’attention sur la méthode et la stratégie mises en place
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3. Utiliser des mots « magiques » : bientôt, pas encore, pour le moment
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4. Expliquer le fonctionnement du cerveau pour changer l’état d’esprit des enfants
On pourra alors leur faire comprendre que leurs efforts finiront par payer :
Tes efforts créent des connexions
entre tes neurones et ces connexions plus fortes et plus nombreuses,
c’est ce qui te rend plus intelligent.
Plus tu travailles, plus tu mets de chances de ton côté.
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5. Avoir des attentes positives envers les enfants
>>>Lire cet article sur le rôle de nos attentes dans l’éducation des enfants (et notamment le mécanisme de l’effet Pygmalion).
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6. Éviter le piège du « c’est facile, tu verras »
Or cela peut se retourner contre eux.
- S’ils réussissent à faire quelque chose de facile, ils n’en retireront aucun mérite.
- S’ils ne réussissent pas, ils se sentiront nuls car ils n’auront même pas été capables d’exécuter une chose communément admise comme simple.
- en cas de réussite, l’enfant est empli de fierté : »J’ai réussi quelque chose de difficile ! »
- en cas d’échec, cette pensée peut le consoler : « J’ai raté mais c’était difficile. » Dans ce cas, on incitera l’enfant à recommencer avec des phrases motivantes du type « On ne peut pas s’améliorer tant qu’on n’a pas fait un premier pas. Le 40ème essai sera meilleur que le premier. Tu vas continuer à t’améliorer grâce à l’habitude et l’expérience. »
Il ne s’agit pas pour autant de dire que tout est difficile au risque de décourager l’enfant et de lui donner l’impression que le monde est inabordable. Mais plutôt de dire qu’une chose PEUT être difficile.
Source : http://apprendreaeduquer.fr/encourager-les-enfants-face-aux-difficultes/
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Pour aller plus loin : Une nouvelle psychologie de la réussite, 7 clés pour assurer la réussite de 7tous les enfants !
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