L’autorité est incontournable dans l’éducation car elle répond aux besoins de cadre, de sécurité, de socialisation, d’identité et d’autonomie de l’enfant.
Mais ne nous trompons pas d’objectif et de formats d’autorité : le but est de rendre l’enfant acteur et responsable de ses actes.
Il ne s’agit donc pas d’imposer une autorité ou d’instaurer quelconque rapport de force, il n’en résulterait qu’oppositions et dégradation de l’estime de soi de l’enfant.
Quand un enfant est élevé avec empathie, il ne cherche que rarement à dépasser les règles, les limites, à mettre en difficultés ses parents puisqu’il intègre : « J’ai de l’importance, tu as de l’importance. »
LES ENNEMIS DE L’AUTORITÉ SAINE
LA PUNITION
La punition n’a souvent aucun rapport avec la faute commise. Si un enfant enfreint une règle, il est inutile de l’humilier (en le réprimandant en public par exemple) et de lui faire ressentir la peur d’être puni, ces démarches ne s’inscrivent pas dans une démarche éducative.
L’enfant doit comprendre la portée de ses actes vis à vis des autres et de lui-même.
Il est par conséquent nécessaire de déterminer ses besoins, de les verbaliser et de le guider vers un moyen de les satisfaire qui n’entraverait pas la liberté et le respect de ses pairs.
Arnaud Deroo propose d’opter pour une sanction réparatrice si le comportement de l’enfant persiste.
Retenez que la punition est inefficace sur du long terme, elle endommage la relation parent-enfant et inhibe les capacités intellectuelles de l’enfant.
Les solutions résident dans un questionnement sur les causes des comportements :
– le cadre (lieu, espace disponible, temps imparti) proposé à l’enfant est-il adapté à ses besoins ? Si ce n’est pas le cas, listez les incohérences et prenez des décisions qui permettront de faciliter le respect des règles et des besoins.
– les besoins : identifiez les besoins de l’enfant et verbalisez-les. Puis guidez-le vers des moyens d’y répondre de manière respectueuse. Proposez-lui des options/solutions/choix afin qu’il devienne acteur et responsable.
– expliquez de nouveau les règles et les conséquences de leur non-respect. Assurez-vous que ce que vous dites a du sens pour votre enfant.
– « Que pouvons-nous faire différemment pour que cela se passe mieux pour toi et moi ? » : adoptez une perspective collaborative avec votre enfant grâce à ce type de question.
Je vous invite à lire cet article sur le site apprendreaeduquer.fr pour développer ce thème.
LE CHANTAGE
L’enfant n’est pas dupe face à un chantage qui est un piètre moyen de camoufler un manque d’autorité. N’oublions pas que le chantage est un outil de manipulation…
Il y a plusieurs problèmes relatifs au chantage parmi lesquels une accoutumance malsaine à ce procédé. L’enfant ne fera bientôt plus rien gratuitement.
Autres dégâts co-latéraux : un développement de l’égoïsme, du matérialisme, de la capacité à manipuler (par imitation),…
Donc, le chantage est à oublier.
LA RÉCOMPENSE
Comme le précise Arnaud Deroo, la récompense dégrade la motivation saine de l’enfant et le place dans une position de compétition permanente.
Ainsi, chaque échec est très mal interprété… L’enfant s’habitue à une gratification extérieure.
Une récompense apprend aux enfants à baser leur comportement sur le plaisir et non sur la raison.
Optez pour la valorisation des actes et encouragez les efforts.
LA FESSÉE
Comme l’évoque Aletha Solter et Catherine Gueguen, les conséquences de la fessée sont nombreuses selon de nombreuses études :
- elle ne change pas à long terme le comportement de l’enfant
- si elle est utilisée à des fins éducatives, elle produit l’effet inverse en suscitant nervosité et anxiété
- la violence se transmet. Des études ont prouvé que les enfants fessés par leurs parents se montrent belliqueux et agressifs à l’école.
- la punition corporelle crée des distances entre les membres de la famille et les enfants qui la subissent ont un sentiment d’isolement et d’incompréhension qui les poussent à ne plus exprimer ce qu’ils ressentent.
- l’autorité extérieure induite par la violence éducative bloque le développement de l’auto-discipline (et de l’autonomie). L’enfant est dépendant.
- les enfants fessés éprouvent de la colère et de la méfiance à l’égard de toute forme d’autorité
Je vous invite à lire cet article qui fait la lumière sur le point de vue des neurosciences à ce sujet.
Arnaud Deroo conseille la lecture de « La fessée, questions sur la violence éducative » de Oliver Maurel.
LES CONSÉQUENCES DE CES MÉTHODES SUR LE COMPORTEMENT DE L’ENFANT :
Punitions, chantages, récompenses, fessées vont provoquer ces comportements chez l’enfant :
- Défier
- Frapper
- Jouer avec vos nerfs
- Gémir, se plaindre
- Contourner le cadre et les règles de la maison
- Mentir
- Dominer ses pairs
- Se trouver nul
- Être timide
- Avoir d’énormes colères
- Bouder
- …
Des comportements révélateurs d’une faible estime de soi.
SOLUTIONS :
Voici des méthodes qui permettent de pratiquer une autorité saine :
Outils supplémentaires :
Source :
Comments
Post a Comment