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Les Dysfonctionnements d'Apprentissages : Explication, Types, et Diagnostic

 

Les Dysfonctionnements d'Apprentissages :

 Explication, Types, et Diagnostic

 

Par Karima Guerfali Lazzem

Introduction

Les dysfonctionnements d’apprentissage, souvent regroupés sous l’appellation troubles des apprentissages ou troubles dys, sont des anomalies qui affectent le processus d’apprentissage. Ces troubles neurologiques touchent différentes fonctions cognitives et affectent la manière dont le cerveau reçoit, traite, et interprète les informations. Ils ne sont pas liés à une déficience intellectuelle, mais ils influencent la manière dont une personne apprend, même si celle-ci a une intelligence normale ou supérieure à la moyenne. 

Dans cet article je vous propose une exploration détaillée des différents types de dysfonctionnements d’apprentissage, de la différence entre troubles et difficultés d’apprentissage, ainsi que les spécificités des zones cérébrales touchées par  ces dysfonctionnements.

I. Les Différents Types de Dysfonctionnements d’Apprentissage et Spécificités Cérébrales des Troubles Dys:

Il existe plusieurs types de troubles d’apprentissage spécifiques que nous allons aborder ici bas tout en mettant l’accent selon les recherches scientifiques et médicales effectuées sur les zones du cerveau touchées. En effet les neurosciences ont permis de mieux comprendre les origines neurologiques des troubles dys. 

Grâce aux techniques modernes comme l'IRM fonctionnelle (IRMf) et l’électroencéphalogramme (EEG), des recherches ont mis en évidence les régions cérébrales impliquées dans chaque trouble :

 

1. Dyslexie :

Est un trouble spécifique de l’apprentissage de la lecture, caractérisé par des difficultés persistantes dans l'acquisition et la reconnaissance des mots, malgré un enseignement adéquat, une intelligence normale, et un environnement stimulant. 

Les personnes atteintes de dyslexie ont du mal à lire avec fluidité, à comprendre les textes, et à associer les sons aux lettres (conscience phonologique). Ils ont une sous-activation de la région temporo-pariétale et occipito-temporale de l’hémisphère gauche, ce qui empêche une lecture fluide et la correspondance entre les lettres et les sons à savoir :

o   Les régions temporo-pariétales :   

§  Situées à la jonction des lobes temporal et pariétal dans l’hémisphère gauche, ces régions sont impliquées dans le traitement phonologique, c’est-à-dire la capacité à associer les sons aux lettres. Chez les personnes dyslexiques, cette région est souvent sous-active.

§  Plus précisément, les aires de Wernicke et le gyrus supramarginal sont cruciaux pour la reconnaissance des sons dans le langage. Une sous-activation de ces zones provoque des difficultés à analyser et à manipuler les sons, ce qui est essentiel pour la lecture.

o   Le gyrus fusiforme (région occipito-temporale) :

§  Cette région, appelée également aire de la forme visuelle des mots, est responsable de la reconnaissance visuelle rapide des mots. Chez les lecteurs normaux, cette zone s’active fortement lorsque nous reconnaissons immédiatement des mots. Dans le cas de la dyslexie, cette région montre souvent une activation réduite, ce qui empêche la lecture fluide et automatique des mots familiers.

§  Cette sous-activation explique pourquoi les personnes dyslexiques doivent souvent "décoder" chaque mot, rendant la lecture lente et fatigante.

o   Le cortex frontal inférieur (aire de Broca) :

§  Située dans le lobe frontal gauche, cette zone est impliquée dans les aspects articulatoires et la production du langage. Chez les personnes dyslexiques, l'aire de Broca peut parfois être hyperactive, car elles ont tendance à compenser les déficits en lecture par une concentration excessive sur les stratégies articulatoires, ce qui ralentit encore la lecture.

o   Le corps calleux :

§  Le corps calleux, qui relie les deux hémisphères cérébraux, peut aussi montrer des différences structurelles chez les personnes dyslexiques, affectant la communication entre les régions impliquées dans la lecture.

Symptômes associés à la dyslexie

Les symptômes de la dyslexie varient, mais incluent généralement :

  • Des difficultés à décoder les mots (associer les lettres et les sons).
  • Une lecture lente et hésitante, avec de nombreuses erreurs de prononciation.
  • Des difficultés à comprendre ce qui est lu, souvent en raison de l'effort fourni pour lire chaque mot.
  • Des problèmes dans la conscience phonologique, c'est-à-dire la capacité à identifier, segmenter ou manipuler les sons dans les mots.

Les recherches en neurosciences ont permis d'identifier les mécanismes cérébraux mis en jeu dans la dyslexie, et d'explorer des stratégies d’intervention pour remédier aux difficultés.

Étapes de la prise en charge de la dyslexie

1. Évaluation et diagnostic

Le processus de prise en charge commence par une évaluation approfondie pour confirmer le diagnostic de dyslexie. L’évaluation est réalisée par plusieurs professionnels, et comprend :

       Psychologues scolaires ou neuropsychologues : Ils évaluent les capacités cognitives générales et spécifiques (mémoire, attention, traitement phonologique).

       Orthophonistes : Ils examinent les compétences en langage oral et écrit, ainsi que la conscience phonologique et les capacités de décodage des mots.

       Enseignants spécialisés : Ils peuvent participer à l’évaluation des compétences scolaires générales.

2. Interventions orthophoniques

L’orthophonie est souvent au cœur de la prise en charge de la dyslexie. Les orthophonistes travaillent à améliorer les compétences langagières et la lecture, avec des méthodes adaptées aux difficultés phonologiques des personnes dyslexiques. Parmi les méthodes courantes :

       Méthodes phonologiques : Les approches fondées sur la conscience phonologique visent à enseigner aux enfants comment segmenter les mots en sons individuels, associer ces sons aux lettres, et les recombiner pour former des mots.

       Méthodes multisensorielles : L’utilisation simultanée de plusieurs sens (vue, toucher, audition) pour apprendre les lettres et les sons, comme dans la méthode Orton-Gillingham, aide à renforcer les compétences en lecture.

       Interventions sur la fluence : Des exercices visant à augmenter la fluidité de la lecture (lecture rapide et correcte de mots).

3. Soutien scolaire et aménagements pédagogiques

Les enseignants spécialisés et les équipes éducatives jouent un rôle clé en adaptant les programmes et méthodes pédagogiques aux besoins des élèves dyslexiques. Les aménagements peuvent inclure :

       Matériel pédagogique adapté : Utilisation de supports visuels, livres audio ou textes simplifiés pour aider les élèves à accéder aux contenus scolaires.

       Temps supplémentaire pour les examens : Les élèves dyslexiques peuvent bénéficier de plus de temps pour les évaluations écrites, afin de compenser leur lenteur de lecture.

       Aides technologiques : Des outils comme les logiciels de reconnaissance vocale, les correcteurs orthographiques, ou les lecteurs de texte (synthèses vocales) peuvent être utilisés pour compenser les difficultés de lecture et d’écriture.

4. Approches cognitivo-comportementales

Les difficultés liées à la dyslexie peuvent avoir un impact émotionnel et social, affectant la confiance en soi et l’estime de soi. Un soutien psychologique peut aider à surmonter ces défis :

       Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) : Ces thérapies aident à gérer le stress, l’anxiété, ou la frustration liés aux difficultés d’apprentissage, et encouragent des pensées et comportements positifs vis-à-vis de la scolarité.

       Le Coaching mentale : Travailler à renforcer la confiance et l’estime de soi de l’enfant afin de lui permettre de faire face aux relations sociales et de développer ses compétences interpersonnelles

       Soutien psychoéducatif : Ce soutien vise à informer l'élève et sa famille sur la nature de la dyslexie, à réduire les sentiments d’échec, et à établir des stratégies pour améliorer l'organisation et la gestion des études.

5. Interventions technologiques

La technologie joue un rôle de plus en plus important dans la prise en charge de la dyslexie. Les outils technologiques suivants peuvent améliorer l'accès à l'éducation et faciliter l'apprentissage :

       Livres audio : Permettent d'accéder aux contenus sans avoir à lire des textes imprimés.

       Applications d’apprentissage des langues et des mathématiques : Certaines applications utilisent des techniques visuelles et interactives pour enseigner la lecture et la numératie aux élèves dyslexiques.

       Logiciels de dictée vocale et correcteurs orthographiques : Aident les étudiants dyslexiques à produire des textes écrits sans être limités par leurs difficultés de lecture et d'écriture.

6. Collaboration entre les familles, les enseignants et les professionnels de la santé

La prise en charge de la dyslexie nécessite une collaboration étroite entre :

     Les parents : Qui jouent un rôle actif en renforçant les apprentissages à la maison, en étant patients, et en fournissant un environnement favorable à l'apprentissage.

    Les enseignants : Qui doivent être formés pour comprendre la dyslexie et adapter leurs méthodes pédagogiques en conséquence.

     Les orthophonistes et autres spécialistes : Qui travaillent en étroite collaboration avec l’école et la famille pour suivre les progrès et ajuster les interventions.

Durée et efficacité des interventions

La prise en charge de la dyslexie est généralement un processus à long terme, et les résultats dépendent de plusieurs facteurs :

       L’intervention précoce est cruciale : Plus l’intervention commence tôt (idéalement en primaire), meilleurs sont les résultats à long terme, grâce à la plasticité cérébrale.

       Fréquence et régularité des interventions : Les séances d’orthophonie et le soutien scolaire doivent être réguliers et adaptés au rythme de l'élève.

       Implication de l’élève : L'engagement de l'élève et son désir de progresser jouent un rôle important dans l'efficacité des interventions.

La dyslexie nécessite une approche personnalisée et pluridisciplinaire. Avec un diagnostic précoce, des interventions adaptées, et un soutien psychologique et éducatif, les personnes dyslexiques peuvent améliorer leurs compétences en lecture et réussir dans leurs études et leur vie professionnelle. La clé du succès réside dans l’adaptation des outils pédagogiques et la collaboration entre les familles, les enseignants et les professionnels de santé.

2.    Dysorthographie :

Est un trouble de l'orthographe qui se caractérise par des difficultés à respecter les règles d’orthographe et à structurer les phrases correctement. Ce trouble est souvent associé à la dyslexie, et les deux partagent parfois certaines zones cérébrales affectées..

o   Aires frontales : Ces zones, notamment le cortex préfrontal, sont impliquées dans la planification, l’organisation des phrases, et la gestion des règles grammaticales.

o   Aires temporo-pariétales : Ces régions jouent un rôle crucial dans l'association des sons aux symboles écrits et la mémorisation des règles orthographiques. Les dysfonctionnements dans ces aires rendent plus difficile l'application correcte des règles d'orthographe.

o   Région occipito-temporale (gyrus fusiforme) : Impliquée dans la reconnaissance visuelle des mots, cette zone est moins active chez les personnes dysorthographiques, les empêchant d’automatiser correctement l'orthographe des mots.

La dysorthographie est souvent liée à un déficit dans le traitement phonologique et visuo-spatial, empêchant une bonne mémorisation des règles orthographiques complexes.

Étapes de la prise en charge de la dysorthographie

1. Évaluation et diagnostic

Le processus de prise en charge commence par une évaluation détaillée pour déterminer la nature et la gravité du trouble. Cette évaluation est effectuée par des professionnels spécialisés :

       Orthophonistes : Ils évaluent les compétences phonologiques (capacité à manipuler les sons), la correspondance phonème-graphème (relation entre les sons et les lettres), et les compétences en orthographe.

       Neuropsychologues : Ils examinent les fonctions cognitives, la mémoire de travail et l’attention, qui peuvent être impactées par la dysorthographie.

       Enseignants spécialisés : Ils fournissent des informations sur le niveau de l’élève en orthographe dans le contexte scolaire, en mettant en lumière les difficultés observées en classe.

2. Interventions orthophoniques

Les orthophonistes jouent un rôle central dans la prise en charge de la dysorthographie. Les interventions sont ciblées sur les compétences orthographiques et les mécanismes cognitifs sous-jacents à l’écriture :

       Entraînement phonologique : Un travail spécifique est réalisé sur la conscience phonologique et la capacité à relier les sons et les lettres (par exemple, distinguer les sons proches comme "f" et "v", ou "p" et "b"). Cela améliore l’orthographe phonétique.

       Méthodes multisensorielles : Comme pour la dyslexie, les méthodes multisensorielles peuvent être utilisées, faisant appel à plusieurs sens pour mémoriser les orthographes correctes. Des outils visuels, auditifs et kinesthésiques peuvent être intégrés.

       Apprentissage des règles d’orthographe : Les orthophonistes enseignent des stratégies pour mémoriser les règles grammaticales (accords, conjugaison, etc.) et orthographiques (accentuation, double consonnes, etc.).

       Renforcement de la mémoire visuelle : En plus des compétences phonologiques, un travail spécifique est effectué sur la mémoire visuelle des mots, notamment pour les mots irréguliers qui ne suivent pas les règles phonologiques.

3. Soutien scolaire et aménagements pédagogiques

Les enseignants jouent un rôle clé dans la mise en œuvre des adaptations pédagogiques pour les élèves dysorthographiques. Les aménagements incluent :

       Usage de supports adaptés : Encourager l’usage de correcteurs orthographiques, de claviers phonétiques, ou de logiciels de dictée vocale pour aider à écrire sans être pénalisé par les erreurs d’orthographe.

       Temps supplémentaire pour les évaluations : Les élèves peuvent bénéficier d’un temps supplémentaire pour les examens écrits, afin de leur permettre de se concentrer sur l’orthographe tout en effectuant leur travail scolaire.

       Tolérance orthographique : Dans certains cas, une tolérance aux fautes d'orthographe peut être mise en place pour les évaluations non spécifiques à l’orthographe, afin de ne pas pénaliser les élèves dysorthographiques sur des matières autres que le français ou la langue.

       Soutien individuel : Les enseignants spécialisés peuvent offrir un accompagnement personnalisé pour renforcer les règles d'orthographe et aider l'élève à surmonter ses difficultés.

4. Interventions technologiques

Les outils technologiques peuvent être un soutien précieux pour les personnes atteintes de dysorthographie. Les plus utilisés sont :

       Correcteurs orthographiques : Des logiciels tels que Antidote, ou les outils intégrés dans les suites bureautiques (comme Microsoft Word), permettent aux élèves de corriger leurs erreurs d’orthographe de manière autonome.

       Claviers prédictifs : Sur les ordinateurs et les appareils mobiles, les claviers prédictifs peuvent suggérer des mots pendant la frappe, facilitant l’écriture et réduisant les erreurs.

   Applications de dictée vocale : Les outils de reconnaissance vocale, comme Dragon NaturallySpeaking ou ceux intégrés dans les smartphones, permettent de dicter des textes plutôt que de les écrire manuellement, contournant ainsi les difficultés d'orthographe.

5. Soutien psychologique et gestion des émotions

La dysorthographie, comme d’autres troubles de l’apprentissage, peut générer du stress, de la frustration, voire un sentiment d’échec chez les enfants et adolescents. Un soutien psychologique peut s’avérer nécessaire pour :

       Renforcer l'estime de soi : Les élèves ayant des difficultés en orthographe peuvent avoir une faible estime de soi, particulièrement si leurs difficultés sont mal comprises ou mal interprétées. Un psychologue peut aider à gérer ces émotions.

       Gestion du stress : Les élèves dysorthographiques peuvent être stressés lors des évaluations écrites ou des dictées. Des techniques de gestion du stress et de la confiance en soi peuvent être enseignées pour améliorer leur bien-être scolaire.

6. Collaboration entre parents, enseignants et professionnels

Une collaboration étroite entre les parents, les enseignants et les orthophonistes est essentielle pour assurer une prise en charge cohérente et adaptée à l’élève. Il est important que :

       Les parents participent activement au suivi de l'enfant, en travaillant sur des exercices spécifiques à la maison (sous les conseils des orthophonistes).

       Les enseignants adaptent leur approche pédagogique et communiquent régulièrement avec les orthophonistes pour suivre les progrès de l’élève.

       Les orthophonistes fournissent des rapports réguliers et ajustent les interventions en fonction des évolutions de l'enfant.

Durée et efficacité des interventions

La durée des interventions dépend de la gravité de la dysorthographie et de la précocité de la prise en charge :

       Interventions précoces : Comme pour les autres troubles d’apprentissage, plus l’intervention commence tôt, meilleurs sont les résultats. Les enfants bénéficient particulièrement d’une prise en charge dès les premières années scolaires, lorsque les bases de l’écriture et de l’orthographe se forment.

       Progression continue : Les progrès peuvent être lents et graduels, mais avec une approche cohérente et adaptée, les enfants et les adultes peuvent développer des stratégies efficaces pour compenser leurs difficultés orthographiques.

La dysorthographie peut être surmontée grâce à une approche personnalisée et un travail pluridisciplinaire. L’intervention orthophonique joue un rôle central, complétée par des aménagements pédagogiques et des outils technologiques. La collaboration entre les parents, les enseignants et les professionnels de la santé est essentielle pour garantir un soutien global à l'élève et lui permettre de développer des compétences en orthographe tout en minimisant l'impact de ses difficultés sur sa scolarité et son quotidien.

3. Dyscalculie :

Est un trouble spécifique de l'apprentissage des mathématiques, affectant la capacité à comprendre, à manipuler et à utiliser les nombres. Les personnes atteintes de dyscalculie ont des difficultés à effectuer des opérations mathématiques simples, à comprendre les concepts numériques, et à organiser l’information mathématique. Les recherches en neurosciences ont identifié plusieurs régions du cerveau impliquées dans le traitement des nombres et des opérations mathématiques, qui fonctionnent différemment chez les personnes dyscalculiques à savoir :

o   Le gyrus intra-pariétal :

§  Cette région située dans le lobe pariétal joue un rôle central dans la représentation mentale des nombres et le traitement des quantités. Chez les personnes dyscalculiques, cette zone montre souvent une activité réduite ou altérée, affectant la capacité à comprendre les relations numériques, à estimer des quantités, ou à comparer des chiffres.

§  Le cortex pariétal postérieur est particulièrement impliqué dans la perception des quantités et le raisonnement mathématique. Les personnes dyscalculiques ont du mal à estimer les distances, les quantités ou à comprendre les proportions, à cause de cette sous-activation.

o   Le cortex préfrontal :

§  Le cortex préfrontal, notamment la région dorsolatérale, est impliqué dans les aspects de la planification et de la résolution de problèmes mathématiques complexes. Chez les personnes atteintes de dyscalculie, cette zone peut montrer des signes de sous-activation, affectant leur capacité à planifier et exécuter des stratégies mathématiques efficaces.

§  Cette région est aussi importante pour la mémoire de travail, qui est essentielle pour garder à l'esprit plusieurs étapes d'un calcul. Les personnes dyscalculiques peuvent avoir du mal à se souvenir des étapes intermédiaires dans un problème mathématique.

o   Le cortex occipito-temporal :

§  Cette région joue un rôle dans la reconnaissance des symboles visuels, comme les chiffres. Une anomalie dans cette zone peut expliquer pourquoi les personnes dyscalculiques ont du mal à reconnaître et à se souvenir des chiffres ou à distinguer les symboles mathématiques.

o   Le cervelet :

§  Bien que principalement impliqué dans la coordination motrice, le cervelet contribue également à la fluidité des processus cognitifs, y compris ceux liés aux mathématiques. Un dysfonctionnement dans cette zone peut affecter la capacité à automatiser certains calculs ou à coordonner les processus cognitifs nécessaires à la manipulation des nombres.

Symptômes associés à la dyscalculie

Les symptômes de la dyscalculie peuvent varier en fonction des personnes, mais ils incluent généralement :

  • Des difficultés à comprendre et manipuler les nombres : cela inclut des problèmes pour comprendre les concepts de plus grand/plus petit, les fractions, les nombres négatifs, etc.
  • Des difficultés à mémoriser les faits arithmétiques : par exemple, des difficultés persistantes à mémoriser des tables de multiplication ou des faits mathématiques simples.
  • Des problèmes pour effectuer des calculs mentaux et pour suivre plusieurs étapes dans des opérations complexes.
  • Des difficultés avec les notions d’espace et de temps, comme lire une horloge, estimer des distances ou calculer des durées.
  • Une difficulté à comprendre les relations mathématiques abstraites, comme les équations ou les variables algébriques.

   Les recherches en neurosciences ont démontré que se basant sur la plasticité cérébrale, des interventions  précoces et des entraînements spécifiques peuvent améliorer la connectivité neuronale dans les zones affectées, renforçant ainsi les compétences mathématiques.

Étapes de la prise en charge de la dyscalculie

1. Évaluation et diagnostic

Un diagnostic précis est la première étape vers une prise en charge efficace. L'évaluation est généralement réalisée par plusieurs professionnels :

       Neuropsychologues : Ils évaluent les capacités cognitives générales et spécifiques liées aux compétences mathématiques, telles que la mémoire de travail, l'attention, la perception visuo-spatiale, et les compétences numériques de base.

       Orthophonistes ou psychomotriciens : Ils évaluent la capacité à comprendre les concepts abstraits comme les quantités, les symboles, et la relation entre les nombres.

       Enseignants spécialisés : Ils fournissent un retour sur le niveau de l'élève en mathématiques dans un contexte scolaire et aident à identifier les points spécifiques de difficultés.

L'évaluation inclut également des tests cognitifs et des observations en situation scolaire pour déterminer l'étendue des difficultés rencontrées par l'individu.

2. Interventions pédagogiques adaptées

L'une des principales approches dans la prise en charge de la dyscalculie est l'ajustement des méthodes d'enseignement pour aider les élèves à mieux comprendre et manipuler les concepts mathématiques.

       Enseignement individualisé : Un enseignement adapté aux besoins spécifiques de l'élève est essentiel. Cet enseignement se concentre sur des notions de base, souvent en décomposant les concepts en étapes simples, en répétant fréquemment, et en utilisant des approches alternatives.

       Approches multisensorielles : Des méthodes pédagogiques utilisant plusieurs sens (visuel, auditif, kinesthésique) aident les enfants à assimiler des concepts abstraits. Par exemple, manipuler des objets physiques pour compter ou utiliser des visuels pour illustrer les notions mathématiques abstraites.

       Jeux éducatifs : L'utilisation de jeux de société, d'applications mathématiques interactives ou de jeux numériques permet de rendre les mathématiques plus ludiques et engageantes pour les enfants. Cela aide à réduire le stress associé aux mathématiques tout en facilitant l'apprentissage.

       Utilisation de stratégies mnémotechniques : Pour mémoriser certaines règles ou processus mathématiques, des stratégies de mémorisation peuvent être enseignées (comme des chansons ou des rimes pour les tables de multiplication).

3. Aménagements scolaires

Les aménagements pédagogiques sont essentiels pour garantir que les élèves atteints de dyscalculie puissent suivre le programme scolaire sans être pénalisés par leurs difficultés en mathématiques.

       Aide technologique : Utiliser des outils technologiques comme des calculatrices, des logiciels de calcul assisté ou des applications de réalité augmentée permet de compenser les difficultés avec les calculs mentaux et de se concentrer sur la compréhension des concepts mathématiques.

       Temps supplémentaire : Lors des examens, les élèves dyscalculiques peuvent avoir besoin de plus de temps pour répondre aux questions afin de compenser leur lenteur dans les calculs.

       Tolérance aux erreurs de calcul : Lorsqu’il s’agit d’évaluer la compréhension des concepts mathématiques, les enseignants peuvent choisir de ne pas pénaliser les élèves pour leurs erreurs de calculs simples.

4. Interventions orthophoniques et psychomotrices

En plus du soutien scolaire, des séances d’orthophonie ou de psychomotricité peuvent être bénéfiques. Ces professionnels peuvent travailler sur des compétences plus larges qui affectent la capacité à comprendre et utiliser les concepts mathématiques, comme la perception spatiale, la mémoire de travail, ou la manipulation des symboles.

       Amélioration de la mémoire de travail : La mémoire de travail est souvent un point faible chez les personnes dyscalculiques. Des exercices spécifiques peuvent être réalisés pour renforcer cette capacité cognitive et améliorer l'attention et la gestion des informations en temps réel.

       Renforcement des compétences visuo-spatiales : Les psychomotriciens peuvent travailler sur les compétences visuo-spatiales, en aidant l'enfant à mieux comprendre l'agencement des nombres dans l'espace (tableaux de nombres, graphiques, etc.).

5. Soutien psychologique

Les enfants atteints de dyscalculie peuvent éprouver de la frustration, de l'anxiété, et un manque de confiance en eux, surtout lorsqu’ils se comparent à leurs camarades. Il est important de les soutenir sur le plan émotionnel et psychologique.

       Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) : Les TCC aident à gérer le stress et l'anxiété, en particulier en ce qui concerne les situations scolaires où les mathématiques sont souvent sources de tension.

       Soutien à la confiance en soi : Les interventions visant à renforcer l’estime de soi et à encourager une perception positive des progrès peuvent aider les enfants à ne pas se décourager.

6. Soutien parental et collaboration interprofessionnelle

La collaboration entre parents, enseignants et spécialistes est primordiale pour assurer une prise en charge cohérente. Les parents jouent un rôle crucial en renforçant les apprentissages à la maison et en offrant un environnement encourageant.

       Participation des parents : Il est essentiel que les parents soient informés des progrès de leur enfant et qu'ils puissent aider à faire des exercices simples à la maison, toujours dans une optique ludique et positive.

       Formation des enseignants : Les enseignants doivent être formés à reconnaître et à adapter leurs méthodes pour répondre aux besoins des élèves dyscalculiques. Un plan éducatif individualisé (PEI) peut être mis en place pour structurer cette prise en charge.

       Communication régulière : Des échanges constants entre les orthophonistes, les enseignants, les psychologues et les parents permettent de suivre les progrès de l’enfant et d’ajuster les interventions en fonction des résultats observés.

Durée et efficacité des interventions

La prise en charge de la dyscalculie est généralement un processus à long terme, et les résultats peuvent varier selon plusieurs facteurs :

       Intervention précoce : Plus l'intervention commence tôt, meilleurs sont les résultats. Une intervention dès les premières années de scolarisation permet d'éviter une accumulation des retards.

       Soutien régulier : Les interventions doivent être régulières et adaptées aux besoins spécifiques de l’enfant. La constance des séances d’orthophonie, des exercices scolaires et du soutien parental est cruciale.

La prise en charge de la dyscalculie nécessite une approche pluridisciplinaire intégrant des interventions pédagogiques, technologiques, psychologiques et sociales. Avec un diagnostic précoce, des aménagements adaptés, et une collaboration efficace entre les différents acteurs, les élèves peuvent surmonter leurs difficultés en mathématiques et réussir à atteindre leur plein potentiel.


4. Dyspraxie :

La dyspraxie, ou trouble de la coordination motrice, affecte la capacité à planifier et exécuter des mouvements coordonnés. Ce trouble impacte des gestes courants comme l’écriture, la manipulation d’objets, et parfois même la parole.

Zones cérébrales touchées :

o   Cortex moteur et aire prémotrice : Ces zones sont directement impliquées dans la planification et l’exécution des mouvements. Un dysfonctionnement dans ces régions entraîne une mauvaise coordination motrice et des difficultés à réaliser des gestes précis.et l’exécution des mouvements.

o   Cortex pariétal : Il joue un rôle crucial dans l'intégration des informations sensorielles et la coordination des mouvements. Les personnes dyspraxiques ont souvent des problèmes avec la perception de l'espace et la coordination des actions, en raison d'un traitement défectueux dans cette zone.

o   Cervelet : Responsable de la régulation et de la coordination fine des mouvements, une anomalie au niveau du cervelet peut causer des mouvements maladroits ou désynchronisés chez les personnes atteintes de dyspraxie

Différences avec la Disorthographie

La dyspraxie affecte principalement les circuits neuronaux impliqués dans la planification et l'exécution motrice, tandis que la dysorthographie touche les régions responsables de la production écrite et de l'application des règles d’orthographe.

Étapes de la prise en charge de la dyspraxie

1. Évaluation et diagnostic

L’évaluation et le diagnostic de la dyspraxie sont essentiels pour identifier les domaines spécifiques de difficulté et établir un plan de prise en charge approprié. Cette évaluation est réalisée par plusieurs professionnels :

       Médecin neurologue ou neuropédiatre : Ils effectuent une évaluation clinique pour confirmer le trouble de la coordination et éliminer d’autres causes possibles des difficultés motrices.

       Psychomotricien : Le psychomotricien évalue les compétences motrices fines et globales, ainsi que la perception visuo-spatiale. Il teste les capacités à réaliser des tâches motrices complexes comme découper, écrire, ou manipuler des objets.

       Ergothérapeute : L'ergothérapeute analyse les répercussions de la dyspraxie sur les activités de la vie quotidienne et les tâches scolaires, comme l’écriture, l’habillage, ou l’utilisation d’outils.

       Orthophoniste : En cas de dyspraxie verbale, l’orthophoniste évalue les capacités de production du langage, la coordination des muscles de la bouche et les difficultés de communication.

L’évaluation est souvent complétée par des tests cognitifs et des questionnaires visant à cerner les difficultés fonctionnelles et l’impact du trouble sur la vie quotidienne de l’enfant ou de l’adulte.

2. Interventions en psychomotricité

Les séances de psychomotricité sont au cœur de la prise en charge de la dyspraxie. Elles visent à améliorer la coordination des mouvements, la planification motrice et la perception corporelle :

       Coordination motrice globale et fine : Les psychomotriciens aident à renforcer les compétences motrices globales (marche, course, sauts) ainsi que les compétences motrices fines (écriture, découpage, manipulation d'objets). Ils utilisent des jeux et des exercices pour améliorer la fluidité des mouvements et la capacité à réaliser des séquences motrices.

       Renforcement de la planification motrice : Les enfants dyspraxiques ont souvent des difficultés à organiser et planifier des mouvements. Les thérapeutes travaillent à renforcer la capacité à anticiper les gestes, à structurer les actions dans le temps, et à développer des stratégies de compensation pour contourner les difficultés motrices.

       Amélioration de la perception visuo-spatiale : Les difficultés de perception visuo-spatiale affectent souvent les enfants dyspraxiques, particulièrement lors de tâches qui nécessitent de situer les objets dans l’espace (par exemple, organiser des objets sur une table, suivre une ligne lors de la lecture ou du découpage). Des exercices ciblés aident à renforcer ces compétences.

3. Interventions en ergothérapie

L’ergothérapie se concentre sur l’adaptation aux activités de la vie quotidienne et la maximisation de l’autonomie. Les interventions de l’ergothérapeute incluent :

       Adaptation des outils scolaires et domestiques : Les ergothérapeutes proposent des outils adaptés pour faciliter les activités motrices. Par exemple, des stylos avec une meilleure prise en main, des ciseaux ergonomiques, ou des outils technologiques pour écrire (tablettes, claviers). Ces adaptations aident à contourner les difficultés manuelles.

       Apprentissage des stratégies d’adaptation : L’ergothérapeute enseigne des méthodes pour simplifier les tâches complexes, comme s'habiller, lacer ses chaussures, ou organiser un bureau de travail. Il aide également à instaurer des routines pour structurer les activités quotidiennes.

       Compensation des difficultés visuo-spatiales : Des techniques d’organisation de l’espace de travail et d'utilisation d'aides visuelles (ex : guides de lignes pour l'écriture) sont proposées pour aider les enfants à se repérer dans l'espace et à structurer leurs actions.

4. Soutien scolaire et aménagements pédagogiques

Les enfants dyspraxiques rencontrent souvent des difficultés dans les apprentissages scolaires, notamment en ce qui concerne l’écriture, les activités manuelles, et l’organisation spatiale. Il est essentiel d’adapter l’environnement scolaire pour réduire l’impact du trouble.

       Temps supplémentaire lors des examens : Les enfants dyspraxiques prennent souvent plus de temps pour écrire et pour organiser leurs réponses. Il est donc important de leur accorder un temps supplémentaire pour les épreuves écrites.

       Outils technologiques et informatiques : Les outils numériques peuvent être d’une grande aide pour compenser les difficultés d’écriture. Par exemple, l’utilisation d’un clavier ou d’une tablette avec des logiciels de traitement de texte et des correcteurs orthographiques.

       Soutien individualisé : Un enseignant spécialisé ou un assistant pédagogique peut être affecté à l’élève pour lui fournir une aide supplémentaire lors des activités complexes nécessitant une planification ou une motricité fine (par exemple, en arts plastiques ou en géométrie).

       Tolérance aux erreurs : Il est important que les enseignants soient conscients des difficultés de l’élève et qu’ils ne pénalisent pas systématiquement les erreurs liées à la dyspraxie (comme les erreurs d’écriture, les dessins approximatifs, ou une lenteur dans les activités pratiques).

5. Soutien en orthophonie

Pour les enfants présentant une dyspraxie verbale, des séances d’orthophonie sont nécessaires. Ces interventions visent à améliorer la coordination des muscles impliqués dans la parole et à renforcer les compétences de communication. L'orthophoniste aide l'enfant à travailler sur :

       La précision des mouvements articulatoires : Les exercices ciblent la coordination des lèvres, de la langue et du palais pour produire des sons corrects.

       La fluidité verbale : En travaillant sur la planification des séquences de sons et la structuration des phrases, l'orthophoniste aide l'enfant à s'exprimer plus aisément.

       L’amélioration de la communication : Dans certains cas, l’orthophoniste peut enseigner des stratégies de compensation, comme l’utilisation de gestes ou de supports visuels, pour faciliter la communication.

6. Soutien psychologique et gestion des émotions

Les enfants atteints de dyspraxie peuvent rencontrer des difficultés émotionnelles liées à leurs échecs répétitifs, leur lenteur ou leur maladresse perçue. Un soutien psychologique peut aider à :

       Renforcer l’estime de soi : Un psychologue peut aider l'enfant à développer une image positive de lui-même et à ne pas se laisser décourager par ses difficultés motrices ou scolaires.

       Gestion du stress : Apprendre à gérer les situations qui génèrent de la frustration ou de l’anxiété, en particulier les moments de pression (ex : tests, activités en groupe, etc.).

       Encourager la résilience : Le psychologue peut aider l’enfant à trouver des ressources pour surmonter les échecs et à renforcer sa persévérance.

7. Collaboration entre parents, enseignants et professionnels

Une collaboration efficace entre tous les acteurs (parents, enseignants, psychomotriciens, ergothérapeutes, etc.) est indispensable pour garantir une prise en charge cohérente et continue. Il est important que les parents :

       Soient impliqués dans les séances de rééducation : Les parents peuvent reproduire certains exercices à la maison pour renforcer les compétences motrices de leur enfant.

       Favorisent l’autonomie à la maison : Il est crucial de soutenir l'enfant dans l’acquisition d’automatismes à la maison, comme s’habiller ou mettre la table, en veillant à ne pas tout faire à sa place.

       Encouragent la communication avec l’école : Un plan d’adaptation scolaire (PAI ou PAP) doit être mis en place pour structurer l’accompagnement de l’enfant à l’école.

Durée et efficacité des interventions

La dyspraxie étant un trouble développemental, les interventions peuvent être longues et s’étaler sur plusieurs années. Cependant, une intervention précoce et continue permet d’atténuer les effets du trouble, et beaucoup d’enfants parviennent à compenser efficacement leurs difficultés au fil du temps. L’efficacité dépend de la précocité du diagnostic, de la régularité des séances et de la collaboration entre les professionnels et la famille.

La prise en charge de la dyspraxie repose sur une approche pluridisciplinaire qui combine psychomotricité, ergothérapie, soutien scolaire, orthophonie (en cas de dyspraxie verbale), et soutien psychologique. Le but est de compenser les difficultés motrices et visuo-spatiales, de renforcer l’autonomie et de permettre à l’enfant de réussir dans sa vie scolaire et personnelle malgré les défis liés au trouble.

5. Dysphasie :

Est un trouble du développement du langage oral, affectant la capacité à comprendre et/ou à produire des phrases cohérentes et structurées. Elle peut toucher les aspects de la compréhension, de l’expression ou les deux à la fois. Contrairement à un simple retard de langage, la dysphasie est un trouble persistant et durable.

Zones cérébrales touchées par la dysphasie

Les études en neurosciences montrent que la dysphasie est liée à des dysfonctionnements dans certaines zones spécifiques du cerveau impliquées dans le langage :

§       Aire de Broca (cortex frontal gauche) :

o   Cette zone est principalement responsable de la production du langage et de la syntaxe (structuration des phrases). Chez les personnes dysphasiques, l'aire de Broca peut présenter une sous-activation ou des connexions perturbées avec d'autres régions linguistiques. Cela se traduit par des difficultés à formuler des phrases complètes et grammaticalement correctes.

o   Les personnes dysphasiques peuvent avoir des difficultés à articuler des mots, à utiliser les temps verbaux ou à organiser les phrases dans le bon ordre.

§   Aire de Wernicke (cortex temporal gauche) :

o   L'aire de Wernicke est impliquée dans la compréhension du langage. Les dysfonctionnements dans cette zone affectent la capacité à comprendre les mots, les phrases ou les concepts plus complexes. Chez certaines personnes dysphasiques, cette zone montre une sous-activation, entraînant des problèmes de compréhension du langage parlé.

o   Cela peut rendre la communication difficile, car la personne aura du mal à suivre des instructions ou à comprendre des phrases longues et complexes.

§      Les connexions frontaux-temporo-pariétales :

o   Le traitement du langage dépend de la bonne connexion entre plusieurs régions du cerveau. La faisceau arqué, qui relie l’aire de Broca et l’aire de Wernicke, joue un rôle crucial dans la coordination entre la compréhension et la production du langage. Une anomalie dans ce réseau peut entraîner une mauvaise synchronisation entre la compréhension des mots et leur usage correct.

o   La dysphasie peut également résulter d’un manque de coordination entre les régions frontales (production) et temporales (compréhension).

§      Le cortex pariétal :

o   Le cortex pariétal est impliqué dans le traitement des informations sensorielles et leur intégration dans le langage. Dans certains cas de dysphasie, des problèmes dans cette région peuvent affecter la capacité à relier des mots à leurs significations ou à manipuler des concepts abstraits dans des phrases.

Symptômes associés à la dysphasie

Les symptômes de la dysphasie peuvent varier selon qu'elle affecte principalement la compréhension (dysphasie réceptive), la production (dysphasie expressive) ou les deux. Les signes les plus fréquents incluent :

  • Difficultés à comprendre des phrases complexes ou à suivre des instructions.
  • Discours peu clair, avec des phrases désorganisées, des oublis de mots ou des erreurs grammaticales fréquentes.
  • Un vocabulaire limité et des problèmes pour trouver les mots appropriés.
  • Difficulté à formuler des phrases complètes : les personnes dysphasiques peuvent s'exprimer en phrases courtes, parfois incohérentes, et peuvent avoir du mal à conjuguer les verbes ou à accorder les mots correctement.
  • Une prononciation difficile et parfois une intonation anormale.

Les recherches en neurosciences ont permis de mieux comprendre les origines neurologiques de la dysphasie à travers les IRMF ( IRM fonctionnelle ) et les DTI ( Imagerie par tenseur de diffusion ) qui ont mis l’accent sur les anomalies dans les régions cérébrales responsables de la compréhension et de la production du langage et les anomalies dans les connectivités entre ces régions. Ceci a permis de pouvoir améliorer et cibler la prise en charge précoce et plus efficace des enfants dysphasique à travers une intervention multidisciplinaire, impliquant :

  • Orthophonistes : Ils aident les personnes dysphasiques à améliorer leur articulation, leur syntaxe, et leur compréhension du langage.
  • Neuropsychologues : Ils aident à diagnostiquer le trouble et à évaluer l'impact des difficultés linguistiques sur d'autres fonctions cognitives.
  • Interventions précoces : Plus la prise en charge est précoce, meilleures sont les chances de progrès, grâce à la plasticité cérébrale qui permet au cerveau de s’adapter aux interventions.

Étapes de la prise en charge de la dysphasie

1. Évaluation et diagnostic

Le diagnostic de la dysphasie repose sur une évaluation approfondie des capacités langagières de l’enfant, ainsi que sur une analyse de son développement global. Ce processus implique plusieurs spécialistes :

       Neurologue ou neuropédiatre : Pour exclure d’autres causes possibles des troubles du langage, comme une surdité ou un trouble neurologique, le neurologue réalise une évaluation clinique.

       Orthophoniste : Il est souvent le premier à identifier la dysphasie grâce à une batterie de tests qui évaluent la compréhension et la production du langage oral, la structure des phrases, le vocabulaire, et la capacité à articuler des sons.

       Psychologue : Un bilan psychométrique est généralement effectué pour évaluer les capacités cognitives globales de l’enfant et déterminer si d’autres troubles neurodéveloppementaux (comme le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité, ou un trouble de la coordination) sont associés.

L’évaluation initiale permet de définir un plan d’intervention personnalisé adapté aux besoins spécifiques de l’enfant.

2. Interventions orthophoniques

L’orthophonie est le cœur de la prise en charge de la dysphasie. Les séances sont adaptées à chaque enfant et visent à améliorer les compétences langagières, à renforcer la compréhension du langage, et à faciliter la communication.

       Renforcement de la compréhension : Les orthophonistes travaillent sur la compréhension des consignes simples, puis progressivement plus complexes. L’objectif est d’améliorer la capacité de l’enfant à comprendre le sens des phrases et à suivre une conversation.

       Amélioration de l’expression orale : Les enfants atteints de dysphasie peuvent avoir du mal à trouver leurs mots, à construire des phrases correctes ou à articuler des sons de manière fluide. Les exercices orthophoniques ciblent l’apprentissage des mots, la structuration des phrases et l’amélioration de l’articulation.

       Utilisation de supports visuels et gestuels : Les orthophonistes utilisent souvent des supports visuels, comme des pictogrammes ou des images, pour aider l’enfant à comprendre et à produire du langage. Des gestes ou des signes peuvent également être utilisés en complément pour faciliter la communication.

       Techniques multisensorielles : En utilisant des approches multisensorielles (auditive, visuelle et kinesthésique), les orthophonistes aident les enfants à associer les mots à des expériences concrètes, renforçant ainsi leur mémorisation.

3. Aménagements scolaires et soutien éducatif

La dysphasie affecte l’apprentissage en classe, en particulier lors de l’acquisition de la lecture et de l’écriture. Un soutien scolaire adapté est indispensable pour garantir la réussite de l’enfant à l’école.

       Plan d’accompagnement personnalisé (PAP) : Un PAP peut être mis en place pour ajuster le programme scolaire aux besoins de l’élève. Cela inclut des aménagements spécifiques comme des consignes simplifiées, du temps supplémentaire pour les tâches écrites, ou l’utilisation de supports visuels.

       Soutien par un enseignant spécialisé : Dans certains cas, un enseignant spécialisé peut intervenir pour aider l’élève dans ses apprentissages, en particulier pour les matières qui nécessitent une compréhension verbale importante. Ce soutien peut se faire en classe ou en petits groupes.

       Utilisation d’outils technologiques : Les enfants dysphasiques peuvent bénéficier d’outils technologiques comme des logiciels de reconnaissance vocale, des tablettes, ou des applications de communication pour compenser leurs difficultés de langage.

       Adaptations pédagogiques : Les enseignants doivent adapter leur façon de communiquer avec l’élève en utilisant des phrases simples et des supports visuels. Ils doivent également encourager une participation active en créant des environnements où l’élève se sent en confiance pour exprimer ses idées, même avec des difficultés.

4. Soutien psychologique et émotionnel

La dysphasie peut être source de frustration, d’isolement social et de manque de confiance en soi, surtout chez les enfants qui rencontrent des difficultés à interagir avec leurs pairs. Un soutien psychologique peut s’avérer nécessaire pour :

       Gérer la frustration et l’anxiété : Un psychologue ou un thérapeute cognitivo-comportemental (TCC) peut aider l’enfant à développer des stratégies pour gérer ses émotions face à ses difficultés langagières et à l’école.

       Renforcer l’estime de soi : Travailler sur la confiance en soi est crucial pour éviter que l’enfant ne se sente constamment en échec ou inférieur à ses camarades. Des approches thérapeutiques basées sur la valorisation des compétences peuvent être utiles.

       Soutien à la socialisation : Certains enfants dysphasiques peuvent avoir des difficultés à créer des liens sociaux en raison de leur trouble du langage. Des thérapies de groupe ou des activités en petits groupes peuvent les aider à développer leurs compétences sociales et à améliorer leur communication avec les autres enfants.

5. Collaboration entre les parents et les professionnels

Le rôle des parents est primordial dans la prise en charge de la dysphasie. Ils doivent être impliqués activement dans le processus d’intervention :

       Soutien à la maison : Les parents peuvent continuer à stimuler le langage de leur enfant à la maison en utilisant les stratégies proposées par l’orthophoniste. Cela peut inclure des jeux de langage, des lectures adaptées et un encouragement à s’exprimer, même si le langage est difficile.

       Formation et conseils : Les parents peuvent bénéficier de formations ou de conseils pour mieux comprendre le trouble et adapter leur façon de communiquer avec leur enfant.

       Communication avec l’école : Une étroite collaboration entre les parents et les enseignants est essentielle pour assurer une continuité entre l’accompagnement scolaire et les interventions orthophoniques.

6. Durée de la prise en charge et progression

La prise en charge de la dysphasie est un processus à long terme. Bien que des progrès soient observables avec le temps, le développement du langage peut rester plus lent que celui de leurs pairs. Une intervention précoce est souvent le facteur clé pour optimiser les résultats à long terme. En moyenne, il est nécessaire d’avoir plusieurs années de suivi orthophonique, souvent de manière intensive dans les premières années, avant de pouvoir observer des améliorations significatives.

Techniques de compensation

Dans certains cas, il est nécessaire d’apprendre des techniques de compensation pour aider les enfants dysphasiques à pallier leurs difficultés de communication. Cela peut inclure :

       Systèmes alternatifs de communication : Des systèmes de communication alternatifs, comme les pictogrammes, les tableaux de communication ou les applications de synthèse vocale, peuvent être mis en place pour aider l’enfant à communiquer ses besoins et ses idées lorsque le langage oral est trop difficile.

       Entraînement des fonctions exécutives : Les enfants dysphasiques peuvent aussi bénéficier d’un travail sur leurs fonctions exécutives (planification, attention, flexibilité cognitive) pour faciliter leur adaptation aux tâches scolaires et sociales.

La prise en charge de la dysphasie nécessite une approche pluridisciplinaire avec un rôle central de l’orthophoniste, un soutien scolaire adapté, et une collaboration étroite entre les parents, les enseignants et les thérapeutes. Les progrès dépendent souvent de la précocité du diagnostic, de l’intensité de l’intervention, et de la qualité du soutien autour de l’enfant. Le but ultime est de permettre à l’enfant de développer des compétences langagières suffisantes pour s’intégrer dans son environnement social et scolaire.

6.  Disgraphie :  

La dysgraphie est un trouble spécifique de l'acquisition de l'écriture, qui se manifeste par une difficulté à former des lettres lisibles et à organiser l'écriture de manière fluide et efficace. Ce trouble touche non seulement la qualité de l’écriture mais également la vitesse et l’effort que l’enfant doit fournir pour écrire. La dysgraphie peut également être associée à des douleurs physiques liées à l’acte d’écriture.

Zones cérébrales touchées par la dysgraphie

Les recherches en neurosciences ont permis d'identifier les principales zones du cerveau impliquées dans la dysgraphie :

  1. Le cortex moteur primaire et prémoteur :
    • Ces zones sont responsables de la planification et de l'exécution des mouvements fins, comme ceux nécessaires à l'écriture. Un dysfonctionnement dans ces régions entraîne des difficultés à former correctement les lettres et à coordonner les gestes d'écriture.
    • Les personnes dysgraphiques montrent souvent des troubles dans le contrôle de la motricité fine, rendant l’écriture maladroite, lente, et irrégulière.
  1. Le cortex pariétal :
    • Le cortex pariétal postérieur joue un rôle crucial dans l'intégration des informations sensorielles et la perception visuo-spatiale. Un déficit dans cette région affecte la capacité à organiser l'écriture dans l'espace (alignement des lettres, espaces entre les mots, etc.).
    • Il est également impliqué dans la coordination des gestes et la perception du mouvement, ce qui explique pourquoi les lettres peuvent être mal formées ou mal espacées chez les personnes dysgraphiques.
  2. Le cervelet :
    • Le cervelet est une structure cérébrale qui contribue à la coordination motrice et à la fluidité des mouvements. Les anomalies dans cette région peuvent provoquer une écriture saccadée et imprécise, typique de la dysgraphie.
    • Le cervelet intervient aussi dans la régulation du rythme des mouvements ; les personnes dysgraphiques ont souvent des problèmes pour écrire de manière fluide et continue.
  3. Les aires frontales :
    • Le cortex préfrontal, et notamment l’aire de Broca, est impliqué dans la planification des actions et la production du langage écrit. Un dysfonctionnement dans cette zone peut entraîner des difficultés à structurer les idées et à organiser le contenu d’un texte.
    • Les enfants et adultes dysgraphiques montrent souvent des difficultés à traduire leurs pensées en mots écrits de manière structurée et cohérente.

Les symptômes associés à la dysgraphie

Les symptômes de la dysgraphie se traduisent par :

  • Des lettres mal formées, irrégulières ou de tailles variables.
  • Une écriture lente, désordonnée ou difficile à lire.
  • Des problèmes de lisibilité et de structuration dans l’écriture.
  • Des douleurs ou une fatigue excessive lors de l’écriture, souvent causées par une mauvaise posture de la main ou un mauvais contrôle des muscles fins.

Différences avec la dyspraxie

Bien que la dysgraphie et la dyspraxie puissent sembler similaires en ce qui concerne les difficultés motrices, la dysgraphie est plus spécifiquement centrée sur l'écriture, tandis que la dyspraxie touche une gamme plus large de mouvements, incluant les activités quotidiennes nécessitant une coordination motrice (s'habiller, manipuler des objets, etc.).

Les étapes de la prise en charge de la dysgraphie

1. Évaluation et diagnostic

La première étape de la prise en charge consiste à effectuer une évaluation précise pour déterminer la nature des difficultés de l’enfant. Cette évaluation est souvent réalisée par plusieurs professionnels :

       Orthophoniste : Dans certains cas, l’orthophoniste peut être impliqué dans l’évaluation des aspects langagiers, en particulier si la dysgraphie est associée à d’autres troubles du langage écrit.

       Graphothérapeute ou ergothérapeute : Ce sont les spécialistes les plus sollicités pour les troubles de l'écriture. Ils évaluent la qualité de la graphie (forme des lettres, lisibilité, régularité), la posture, la préhension du stylo, et la fluidité du mouvement. Ils peuvent également examiner la motricité fine et la coordination visuo-motrice.

       Psychomotricien : Il peut intervenir pour évaluer les compétences motrices globales et fines, ainsi que la coordination, afin de comprendre si des difficultés de motricité sous-jacentes influencent la qualité de l'écriture.

2. Intervention en graphothérapie ou ergothérapie

Le traitement principal de la dysgraphie repose souvent sur des séances de graphothérapie ou d'ergothérapie pour rééduquer l’écriture et améliorer les compétences motrices fines. Voici les différentes approches utilisées :

       Correction de la posture et de la prise du stylo : L’ergothérapeute ou le graphothérapeute commence par observer et ajuster la manière dont l’enfant tient son stylo et se positionne lors de l’écriture. Une mauvaise préhension ou une posture inadéquate peut causer des douleurs ou de la fatigue rapide. Des exercices spécifiques peuvent aider à corriger ces aspects.

       Renforcement de la motricité fine : De nombreux enfants dysgraphiques présentent des faiblesses au niveau de la motricité fine, c’est-à-dire les mouvements précis et coordonnés des doigts. Des exercices sont proposés pour améliorer cette compétence, par exemple en manipulant de petits objets, en utilisant de la pâte à modeler ou en pratiquant des activités de découpage et collage.

       Amélioration de la fluidité du geste : Des exercices de motricité pour fluidifier le mouvement et rendre l’écriture plus naturelle sont également mis en place. Ces exercices consistent souvent à répéter certains gestes d'écriture, en se concentrant sur la continuité et la coordination des mouvements de la main et du bras.

       Travail sur la formation des lettres : L’une des principales difficultés rencontrées par les enfants dysgraphiques est la forme irrégulière ou incorrecte des lettres. Les séances de graphothérapie se concentrent donc sur la répétition des formes correctes de lettres, avec des méthodes multisensorielles comme le traçage sur du papier rugueux, des lettres en relief ou sur une tablette graphique.

       Ralentissement contrôlé de l’écriture : Pour éviter les erreurs et les malformations des lettres, l’enfant est souvent encouragé à ralentir volontairement son écriture, en mettant l'accent sur la précision plutôt que sur la vitesse. À mesure que la précision s’améliore, la vitesse pourra être progressivement augmentée.

3. Soutien scolaire et aménagements pédagogiques

Les enfants dysgraphiques rencontrent souvent des difficultés à suivre le rythme scolaire, en particulier dans les tâches qui exigent une écriture longue et rapide. Des aménagements scolaires peuvent être mis en place pour faciliter leur apprentissage et réduire la pression liée à l’écriture.

       Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) : Un PAP peut être mis en place pour offrir des aménagements spécifiques, tels que l’utilisation d’un clavier ou d’un ordinateur en classe, un temps supplémentaire pour les examens, ou la réduction des tâches écrites.

       Utilisation d’outils numériques : Les outils numériques, comme les tablettes ou les logiciels de traitement de texte avec correcteur orthographique, peuvent aider les enfants dysgraphiques à compenser leurs difficultés d’écriture. Ces outils permettent d’éviter l’effort physique de l’écriture tout en favorisant la production d’un texte lisible.

       Copies dactylographiées des notes de cours : En raison de la lenteur ou de la difficulté à écrire lisiblement, les enfants dysgraphiques peuvent bénéficier de copies imprimées des notes prises en classe par l’enseignant ou par d’autres élèves.

       Alternatives à l’évaluation écrite : Dans certains cas, il peut être utile de proposer des alternatives aux évaluations écrites, comme des examens oraux ou des présentations, permettant à l’élève de montrer ses connaissances sans être pénalisé par ses difficultés d’écriture.

4. Soutien psychologique et émotionnel

La dysgraphie peut générer un sentiment de frustration et d’échec, surtout chez les enfants qui ont conscience que leur écriture ne correspond pas aux attentes scolaires. Le soutien psychologique joue un rôle crucial pour aider l’enfant à maintenir une estime de soi positive.

       Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : Une approche TCC peut être bénéfique pour aider l’enfant à développer des stratégies de gestion du stress et à renforcer sa confiance en ses capacités.

       Renforcement positif : Il est important que les parents et les enseignants mettent l’accent sur les efforts et les progrès de l’enfant, plutôt que sur ses erreurs. Cela contribue à créer un climat de confiance et de valorisation.

5. Collaboration entre parents et enseignants

La réussite de la prise en charge de la dysgraphie repose sur une collaboration active entre les parents, les enseignants et les professionnels de santé.

       Communication régulière : Les parents doivent être en lien constant avec les enseignants et les thérapeutes pour s’assurer que les stratégies mises en place à l’école et à la maison sont cohérentes et adaptées aux progrès de l’enfant.

       Soutien à la maison : À la maison, les parents peuvent encourager leur enfant à pratiquer des activités qui renforcent la motricité fine, comme des jeux de construction, le dessin ou l’artisanat.

6. Durée de la prise en charge et évolution

Le traitement de la dysgraphie est un processus progressif et à long terme. La durée de la prise en charge dépend de la sévérité du trouble et de la régularité des séances de rééducation. En général, plusieurs mois, voire plusieurs années, sont nécessaires pour observer une amélioration significative.

La prise en charge de la dysgraphie repose sur une rééducation adaptée, souvent menée par des graphothérapeutes ou des ergothérapeutes, combinée à des aménagements scolaires et des outils technologiques pour compenser les difficultés. Une approche pluridisciplinaire, associant les parents, les enseignants et les thérapeutes, est essentielle pour accompagner l’enfant dans son apprentissage et pour éviter que ses difficultés d’écriture ne freinent son développement scolaire et émotionnel. Le but est de permettre à l'enfant d'écrire plus lisiblement et avec moins d'efforts, tout en maintenant une bonne estime de soi.

II. Différence entre Troubles et Difficultés d’Apprentissage

Il est essentiel de différencier un trouble d'apprentissage d'une difficulté d'apprentissage :

  1. Au niveau cérébral :

o   Les troubles d'apprentissage (dysfonctionnements) sont d’origine neurologique et résultent de perturbations dans certaines zones spécifiques du cerveau responsables du traitement des informations.

    • Les difficultés d'apprentissage peuvent être dues à des facteurs environnementaux (problèmes familiaux, pédagogiques ou émotionnels) et ne sont pas nécessairement liées à des anomalies cérébrales.
  1. Au niveau des symptômes :

o   Les troubles d’apprentissage se manifestent par des difficultés persistantes malgré les efforts, avec une lenteur et des erreurs fréquentes.

    • Les difficultés d’apprentissage, quant à elles, peuvent être surmontées avec des ajustements pédagogiques, et leurs symptômes sont moins constants.

 

III. Différences Entre les Troubles Dys et le TDAH

Le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) et les troubles "dys" sont parfois confondus, bien qu'ils aient des origines neurologiques distinctes.

  • TDAH : Affecte le cortex préfrontal, impliqué dans l’attention, le contrôle des impulsions et la régulation émotionnelle. Ce trouble se manifeste par des difficultés d’inattention, d’impulsivité et, souvent, d’hyperactivité.
  • Troubles Dys : Ils affectent des fonctions spécifiques (lecture, écriture, calcul) et ne concernent pas le contrôle global de l’attention ou de l’impulsivité.

Le TDAH est un trouble de la régulation des fonctions exécutives, alors que les troubles dys affectent des processus d'apprentissage spécifiques.

IV. Qui Consulter et Comment Diagnostiquer les Troubles Dys ?

Les troubles d’apprentissage nécessitent une évaluation pluridisciplinaire impliquant plusieurs spécialistes tels que mentionés précédement :

  • Neuropsychologue : Pour évaluer le fonctionnement cognitif général et déterminer la nature du trouble.
  • Orthophoniste : Pour les troubles du langage et de la lecture (dyslexie, dysorthographie, dysphasie).
  • Psychomotricien : Pour les troubles de la coordination motrice (dyspraxie, dysgraphie).
  • Médecin pédopsychiatre ou neuropédiatre : Pour écarter des causes neurologiques ou psychiatriques et poser un diagnostic précis.

V. Avancées en Recherche Médicale et Neurosciences

Les recherches en neurosciences ont permis d’identifier plusieurs anomalies cérébrales spécifiques aux troubles dys et de proposer des solutions thérapeutiques innovantes, comme la stimulation cognitive et des programmes d'entraînement spécifiques qui visent à renforcer la plasticité cérébrale.

  • IRM fonctionnelle (IRMf) : A révélé une sous-activation de certaines zones cérébrales pendant des tâches de lecture et de calcul chez les personnes atteintes de troubles dys.
  • Études EEG : Ont montré une lenteur dans la réponse cérébrale chez les enfants dyslexiques, ce qui ralentit leur traitement de l’information visuelle et auditive.
  • Recherches génétiques : Certaines études ont démontré des prédispositions génétiques pour les troubles dys, tout en indiquant l'importance de l’environnement dans leur développement.

Conclusion

Les dysfonctionnements d’apprentissage résultent de perturbations neurologiques spécifiques affectant différentes fonctions cognitives comme la lecture, l’écriture, ou le calcul. Contrairement aux difficultés d’apprentissage temporaires, ces troubles persistent dans le temps et nécessitent une prise en charge adaptée. Les progrès en neurosciences continuent d'améliorer la compréhension et le traitement des troubles dys, ouvrant des perspectives pour des approches thérapeutiques plus ciblées.

 

 Une vidéo d'explication simplifiée des dysfonctions des apprentissages : https://youtu.be/7jaeNhjz2rQ

  

structuration de l'article avec l'aide de L'IA.

Sources utilisées pour la rédaction de cet article :

  1. Shaywitz, S. E. (2003). Overcoming Dyslexia: A New and Complete Science-Based Program for Reading Problems at Any Level. Knopf Publishing Group.
  2. Price, G. R., & Ansari, D. (2013). "Dyscalculia: Characteristics, Causes, and Treatment." Nature Reviews Neuroscience.
  3. Ramus, F. (2004). "Neurobiology of Dyslexia: A Reassessment of the Evidence for a Phonological Deficit." Trends in Cognitive Sciences.
  4. Smith, A., & Taylor, E. (2000). "TDAH and Specific Learning Disabilities: Understanding Their Relationship." Journal of Child Psychology and Psychiatry.
  5. Département de Psychologie Cognitive, Université de Lyon. "Les troubles dys : Nouvelles découvertes en neurosciences." Neurocognitive Research Journal, 2022.

Dyslexie, Dysorthographie, Dyscalculie, Dyspraxie, Dysphasie et Dysgraphie :

       Shaywitz, Sally E. Overcoming Dyslexia: A New and Complete Science-Based Program for Reading Problems at Any Level. Vintage, 2005.

       Snowling, Margaret J., et al. The Science of Reading: A Handbook. Wiley-Blackwell, 2005.

       Habib, Michel. Dyslexie, Dysorthographie et troubles associés : Clinique et prise en charge. De Boeck Supérieur, 2014.

       Lienhard, Peter. Dyspraxie : Comprendre et accompagner les enfants « maladroits ». Dunod, 2013.

Études en neurosciences et recherches médicales :

       Ramus, Franck, et al. "Theories of developmental dyslexia: Insights from a multiple case study of dyslexic adults." Brain, vol. 126, no. 4, 2003, pp. 841–865.

       Berninger, Virginia W., and Todd L. Richards. "Inter-relationships among behavioral markers, brain, and genes in dyslexia and dysgraphia." Future Neurology, vol. 5, no. 4, 2010, pp. 597-617.

       Booth, James R., et al. "Developmental and educational neuroscience: an introduction." Frontiers in Human Neuroscience, 2010.

Prises en charge et approches pédagogiques :

       Greiner de Magalhães, Pauline. Prendre en charge la dysphasie : Stratégies d'accompagnement pour une meilleure intégration scolaire. Elsevier Masson, 2012.

       Nicolson, Roderick, and Angela Fawcett. Dyslexia, Learning, and the Brain. MIT Press, 2010.

       Gérard, Bernard. Les troubles d’apprentissage : Guide de l’enseignant. Éditions Retz, 2019.

Prises en charge spécifiques et aménagements scolaires :

       Grégoire, Jacques. Les troubles d'apprentissage à l'école : Évaluer, comprendre et aider. Mardaga, 2004.

       Michel Habib, Neurosciences et troubles des apprentissages, éditions Odile Jacob, 2008.

       Uta Frith, Cognitive Deficits in the Development of Mental Illness, Oxford University Press, 2003.

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